L’écrivaine et la Muse (fable)
L’écrivaine, ayant musé
Tout l'Été,
Se trouva fort dépourvue
Quand l’éditeur fut venu.
Pas un seul petit morceau
De texte pour son scenario.
Elle alla crier famine
Chez la Muse sa voisine,
La priant de lui inspirer
Quelqu’écrit pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Foi d’écrivaine, avant l’été,
Principal et intérêt.
La Muse n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je lisais, ne vous déplaise.
— Vous lisiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien ! Plagiez maintenant. »
Quel mauvais conseil n’est-ce pas ? Il vaut mieux parodier ou pasticher, c’est bien plus drôle. J’espère que Jean de La Fontaine aurait aimé ce texte...